Les dernières nouvelles d’OpenAI, parues il y a cinq jours, n'ont probablement pas échappé à l’attention, même pour celles et ceux qui ne suivent l’IA que de loin. De nos jours, il ne se passe presque plus une semaine sans que des nouveautés ne surgissent dans le domaine des IA génératives. Peut-être même un peu trop de nouveautés, oserais-je dire, car tenter de rester à jour, comme je le fais, devient presque une activité à plein temps.
L’annonce de mardi dernier marque l’ouverture d’un éventail de possibilités et de défis pour les établissements d’enseignement, allant bien au-delà de ce que nous avons vu jusqu’à présent.
Il y a deux semaines, j’ai rédigé une newsletter sur la création de GPT spécialisés et leur potentiel pour l’enseignement. Si vous avez manqué cette newsletter et ne savez pas ce qu’est un GPT spécialisé, on peut dire qu’il agit comme un expert dans un domaine particulier, capable de fournir des informations et des solutions précises grâce à un entraînement ciblé sur des données pertinentes. Cela est donc plus avantageux que d'utiliser simplement ChatGPT.
Par exemple, une personne travaillant dans une institution d'enseignement spécialisé pourrait créer un GPT pour les enseignants en éducation spécialisée, qui font face à des défis uniques en raison des besoins variés de leurs élèves. Un GPT spécialisé pourrait fournir des ressources pédagogiques, des stratégies d'enseignement et des conseils adaptés aux différents types de besoins éducatifs spéciaux présents dans la classe.
Ce GPT pourrait également servir de ressource pour la formation continue des enseignants, en fournissant des articles de recherche, des études de cas et des nouvelles pratiques pédagogiques spécifiques à l'enseignement spécialisé.
Je travaille dans un canton bilingue (français/allemand) et ma langue maternelle est l'italien. Cette configuration n’est pas rare en Suisse, où il faut jongler entre plusieurs langues pour travailler efficacement. Un GPT spécialisé peut aider à créer du matériel pédagogique multilingue et culturellement pertinent, facilitant ainsi l'inclusion et l'accessibilité pour tous les élèves, tout en simplifiant le travail des enseignants.
Ce GPT pourrait intégrer des informations sur les lois, les réglementations et les ressources éducatives spécifiques au canton (pour les Suisses) ou à la province (pour les Canadiens). Cela inclurait des informations sur les services disponibles, les soutiens financiers et les programmes d'inclusion.
Évidemment, un tel GPT ne remplacerait pas l’enseignant, qui reste central, mais il pourrait faciliter ses tâches et dégager du temps pour un meilleur accompagnement des élèves.
Y a-t-il du potentiel? Oui! Y a-t-il des dangers et des enjeux? Bien sûr. J’en partage plusieurs dans la deuxième partie de cette newsletter.
Il y a deux semaines, j'écrivais à ce sujet, et ma newsletter a été partagée sur un réseau social par quelqu'un qui n’y est d’ailleurs pas inscrit, avec un commentaire m'accusant d'encourager les établissements à acheter des licences OpenAI, renforçant ainsi la fracture numérique, car l'accès à des GPT spécialisés nécessite des licences payantes.
Premièrement, je n'oblige personne à faire quoi que ce soit, et encore moins à me lire. Deuxièmement, un des principes de base de la communication est de ne pas attribuer arbitrairement des intentions aux messages ou aux messagers, mais de chercher à comprendre le contexte et les intentions réelles derrière le message. Pour cela, il n’y a rien de mieux que de parler directement avec les personnes concernées et de leur poser des questions.
Si je dis que j'aime le sud des Alpes, cela ne signifie pas que j'encourage une migration massive vers le Tessin (qui se trouve justement au sud - je précise pour les lecteurs non familiers avec notre géographie). D’autant plus que je n’ose plus prendre la voiture pour y aller à cause des énormes bouchons à l’entrée du tunnel du Gotthard, ni le train en raison des accidents qui mettent plus d’une année à être réparés (précisions contextuelles). Et cela ne signifie pas non plus que le reste de la Suisse me déplaît. Si je dis que j’aime le sud des Alpes, ce que je veux dire est que j’aime le sud des Alpes (intention réelle derrière le message).
Le thème de la fracture numérique m’interpelle et ce n’est pas sans raison que j’ai travaillé en tant que chercheuse post doctorale à la Chaire de recherche du Canada en éducation aux médias et droits humains avec Normand Landry à l’université Téluq (à Montréal). Nous avons travaillé sur un projet concernant les personnes assistées sociales, en situation de pauvreté, par rapport à la thématique de la fracture numérique.
La newsletter d’aujourd’hui visait justement à montrer comment créer un GPT et le mettre à disposition des étudiants sans qu’ils aient besoin d’un abonnement payant, en utilisant des outils Open Source ou d'autres stratégies. Or, dans le monde de l’IA, il ne se passe pas une semaine sans surprise, et celle de mardi était majeure : avec ChatGPT4o (“o” pour omni, c’est-à-dire tous, tout le monde) il n’est plus nécessaire de posséder un abonnement payant pour accéder à ces GPT, ce qui change beaucoup de choses. Aussi le contenu de cette newsletter.
Qu’est-ce que cela change ? Quels sont les avantages de cette solution ? Quels nouveaux problèmes émergent-ils ?
La nouvelle version de ChatGPT, GPT-4o, possède une voix plus réaliste et un temps de réponse verbal plus rapide, visant à paraître plus humain. Cette version, qui devrait être mise à disposition des utilisateurs gratuits de ChatGPT dans les semaines à venir, permet aux gens de l'interrompre pendant qu'il parle, simule davantage d'émotions avec sa voix et traduit les langues en temps réel. Elle peut également comprendre des instructions sous forme de texte et d'images et dispose de capacités vidéo améliorées.
L’apprentissage personnalisé sera désormais beaucoup plus simple qu’auparavant.